30 juillet 2021 / Par Dan "Sparky Watts" Gent

Électrifions ces… tondeuses

L’été approche à grands pas : retroussez vos manches et prenez une pelle. C’est le temps des travaux d’entretien extérieur pour les Canadiens partout au pays. J’ai tellement hâte de me faire réveiller par le vrombissement de la tondeuse à essence de mon voisin le samedi matin… Évidemment, je plaisante!

Environ 6,5 millions de ménages canadiens, soit 50 % des 13 millions de ménages du pays, possèdent une tondeuse. Près de 80 % de ces tondeuses fonctionnent à essence. Maintenant, pour avoir une idée du nombre de tondeuses que ce chiffre représente, imaginez 121,5 centres Rogers remplis à craquer.

Les gouvernements, qui souhaitent atteindre la carboneutralité d’ici 2050, veulent réduire tous les gaz à effet de serre que rejettent dans l’atmosphère les appareils servant à l’entretien des pelouses – tondeuses, taille-haies, débroussailleuses et tracteurs de jardin. Un pas dans la bonne direction pourrait consister à « réduire d’environ 20 000 tonnes les émissions d’oxydes d’azote (NOx) et d’environ 58 000 tonnes les émissions de composés organiques volatils (COV) », comme l’énonce le numéro de la Gazette du Canada du 4 octobre 2017 (vol. 151, no 20). Il s’agirait d’un point de départ acceptable, mais serait-ce suffisant?

D’après l’Environmental Protection Agency des États-Unis, chaque tondeuse rejette 89 lb (40 kg) de CO2 par an. Faisons le calcul : 5,2 millions de tondeuses à essence (soit 80 % des 6,5 millions de tondeuses utilisées au pays) génèrent des émissions de 209,922,548 kg, autrement dit 0,2 mégatonne. Sans entrer dans les détails très techniques, cela représente le poids de 34,985 éléphants d’Afrique adultes.

Bien des gens ne s’en rendent pas compte, mais une tondeuse à essence qui fonctionne pendant une heure génère autant d’émissions qu’une camionnette qui parcourt 550 kilomètres. Alors, pourrait-on tout simplement interdire les tondeuses à essence, c’est-à-dire cesser de les importer pour n’autoriser que la vente de modèles électriques ou à hydrogène (pour autant que les fabricants commencent à en produire)? Quelle excellente idée! Pourquoi ne pas en fabriquer au Canada et créer ainsi des emplois?

Bien sûr, le gouvernement devrait autoriser les propriétaires en milieu rural à conserver leur tondeuse à essence si leur terrain est trop grand pour une tondeuse électrique avec ou sans fil. Mais cessons d’utiliser les tondeuses à essence dans toutes les zones urbaines à la grandeur du pays. N’attendons pas 15 ans pour le faire. Fixons-nous un objectif de 15 mois! Tout comme la technologie des véhicules électriques, celle de l’équipement d’entretien des pelouses a évolué depuis dix ans.

Eh oui! Environ 0,2 mégatonne, c’est peu. Mais comme nous échouons à atteindre notre cible de réduction des émissions année après année, toute idée qui pourrait donner des résultats, petits ou grands, est à retenir. Il serait illusoire de penser que les répercussions de la COVID‑19 nous permettront d’atteindre les cibles fixées. Chacun de nous doit fournir sa part d’efforts. Même les petits gestes comptent – des gestes dont les résultats s’additionneront jusqu’à atteindre à peu près le poids de 34,985 éléphants d’Afrique adultes. Pour que le Canada atteigne son objectif de carboneutralité, nous devons réduire les émissions partout où nous le pouvons. Alors, pourquoi ne pas commencer dans notre propre cour?

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