Indicateurs pour le transport et la distribution

Une série d’indicateurs normalisés applicables au transport et à la distribution de l’électricité permettent au secteur de mesurer le rendement du réseau.

Aperçu

« On ne peut gérer que ce que l’on mesure. » – Peter Drucker

Au fil des ans, le secteur de l’électricité a établi une série d’indicateurs normalisés qui sont maintenant très répandus dans le monde. Les compagnies d’électricité et les organismes de réglementation mesurent le rendement de leur réseau en fonction de plusieurs indicateurs qui sont tirés de la norme 1366-2012 de l’IEEE, Guide for Electric Power Distribution Reliability Indices.

Le Comité consultatif sur les statistiques relatives aux pannes et les programmes de fiabilité connexes utilisent ces indicateurs, parmi d’autres, pour mesurer le rendement partout au Canada.

Les indicateurs utilisés le plus couramment sont la durée moyenne des interruptions touchant le réseau (indice SAIDI) et la fréquence moyenne des interruptions touchant le réseau (indice SAIFI), qui sont faciles à comprendre et à mesurer. Partout au pays, les organismes de réglementation s’en remettent souvent à ces indicateurs pour mesurer le rendement des réseaux de transport et de distribution.

Indice de durée moyenne des interruptions touchant le réseau (SAIDI)

Cet indice indique la durée moyenne des interruptions subies pendant un an par les clients desservis.

Indice SAIDI =Nombre total d’heures d’interruption-client
Nombre total de clients desservis*

*Total customers served represents the number of end customers the utility is delivering electricity to.

Indice de fréquence moyenne des interruptions touchant le réseau (SAIFI)

Cet indice indique le nombre moyen d’interruptions subies pendant un an par les clients desservis.

Indice SAIFI =Nombre total d’interruptions-client
Nombre total de clients desservis*

*Le nombre total de clients desservis représente le nombre total de clients auxquels l’entreprise livre l’électricité.

Pour comprendre les indices SAIDI et SAIFI

Une interruption de service (ou une panne) est considérée comme un incident.

Par exemple, si 52 clients sont privés de courant en raison d’une panne causée par la chute d’un arbre sur une ligne électrique, on considère qu’il s’agit de 52 interruptions-client. La compagnie d’électricité répare la ligne et rétablit le courant en 45 minutes. La durée totale des interruptions se calcule en heures ou en minutes d’interruption-client. Comme 52 clients ont été privés de courant pendant 45 minutes chacun, on obtient 39 heures ou 2 340 minutes d’interruption-client.

Imaginons maintenant qu’une violente tempête de verglas provoque une autre interruption touchant 550 clients pendant deux heures, ce qui donnera 1 100 heures d’interruption-client.

Si l’on suppose qu’il y avait au total 950 clients desservis et que ces interruptions ont été les seules de la compagnie d’électricité au cours de l’année, les indices SAIDI et SAIFI de cette entreprise seraient respectivement de 1,2 heure et de 0,63 interruption pour l’année. Autrement dit, chaque client desservi par son réseau pourrait subir 0,63 fois par an 1,2 heure d’interruption.

Le programme des réseaux de production-transport d’électricité de l’ACE utilise les indices SAIDI et SAIFI pour mesurer le rendement des réseaux de transport. Puisque le transport est foncièrement différent de la distribution et qu’il ne s’agit pas d’acheminer l’électricité à de nombreux clients, ce programme utilise, dans l’équation, des points de livraison au lieu du nombre total de clients desservis.

Pannes momentanées ou de longue durée

Selon la norme 1366-2012 de l’IEEE, les pannes momentanées durent cinq minutes ou moins. Ces pannes ne sont pas mesurées en fonction du rendement des compagnies d’électricité. Au Canada et dans bien d’autres pays, les pannes momentanées correspondent à une durée inférieure à cinq minutes. Dans plusieurs pays d’Europe, elles correspondent à une durée maximale de trois minutes, voire d’une seule minute. Les comités du gouvernement fédéral et de l’ACE chargés de la fiabilité ont retenu une durée maximale d’une minute pour les pannes momentanées.

Jours d’incidents majeurs ou cas fortuits (force majeure)

On considère que les jours d’incidents majeurs, les cas fortuits (force majeure) et la plupart des incidents les plus importants sont indépendants de la volonté de la compagnie d’électricité et qu’ils ne sont pas attribuables à une défaillance générale du réseau ou de l’équipement. Pour déterminer s’il s’agit d’un incident majeur, on applique la méthode BETA 2.5 de l’IEEE aux mesures du rendement quotidien de la compagnie d’électricité. Cette méthode est aussi expliquée dans la norme de l’IEEE. Citons à titre d’exemples d’incidents majeurs les pannes causées par de fortes chutes de neige, de fortes accumulations de verglas et des vents violents.

Les incidents majeurs, entre autres les phénomènes météorologiques extrêmes, sont souvent associés aux changements climatiques. Le tableau ci-après montre uniquement la moyenne mobile sur cinq ans du nombre d’interruptions et du nombre d’heures d’interruption-client attribuables aux incidents majeurs. On observe une légère augmentation du nombre d’interruptions-client, mais la variation du nombre d’heures d’interruption-client fait ressortir l’incidence accrue de ces incidents sur l’infrastructure essentielle.