Étude de cas
Le réseau électrique de 2005 était très semblable à celui de 1955. L’électricité circulait sur les lignes depuis les lieux de production centraux jusqu’aux lieux de consommation. Toutefois, après 2005 et le premier déploiement massif de compteurs intelligents au Canada[1], le réseau a commencé à intégrer de nouvelles technologies. Dans l’expression « réseau intelligent », le qualificatif intelligent renvoie principalement au fait qu’un équipement communique avec la compagnie d’électricité, qui peut ensuite utiliser les données ainsi recueillies afin de prendre des décisions – parfois avec une intervention humaine ou de façon algorithmique au moyen d’un logiciel – quant à la meilleure manière d’exploiter le réseau compte tenu de son état actuel indiqué par l’équipement. Ainsi, l’électricité et l’information circulent en tandem.
[1] https://www.auditor.on.ca/fr/content-fr/annualreports/arreports/fr14/311%20AR14%20fr.pdf : Le programme a été lancé en 2004, mais les choses ont commencé à bouger en 2005.
Le réseau intelligent d’aujourd’hui est plus complexe que son prédécesseur classique. Non seulement les dispositifs, appareils et équipements raccordés au réseau sont plus nombreux, mais aussi il est plus facile et économique de surveiller une plus grande partie du réseau en temps réel. La technologie des compteurs intelligents est celle avec laquelle les gens entrent habituellement en interaction. Ce sont toutefois les réenclencheurs automatiques de circuit qui permettent à la compagnie d’électricité d’interrompre ou de rétablir le courant en toute sécurité. En pareil cas, l’électricité produite de façon décentralisée peut être injectée sur le réseau, ou hors réseau, si les conditions économiques de son utilisation sont remplies. En pareil cas, l’exploitant du réseau peut avoir recours à des équipements en aval du compteur, par exemple des dispositifs de stockage d’énergie, si la demande locale dépasse l’offre sur le marché, etc.
Il n’existe pas « un » réseau intelligent. Le réseau intelligent, c’est l’idée que l’électricité et l’information circulent en symbiose sur l’ensemble du réseau et que toutes les technologies qui s’inscrivent dans ce cadre peuvent être considérées comme des composants du réseau intelligent.
Du fait que les mêmes acteurs y participent, le réseau intelligent n’est pas tout à fait différent de celui qui l’a précédé. Les compagnies d’électricité gèrent le réseau, les fournisseurs de technologie développent de nouveaux produits en fonction des besoins des clients (tant les entreprises que les consommateurs), et les organismes de normalisation comme l’Association canadienne de normalisation (CSA) travaillent de concert avec l’industrie et les fournisseurs de technologie pour s’assurer que les nouvelles technologies sont sûres. Pour leur part, les gouvernements soutiennent l’innovation et autorisent ou non les technologies en se fondant sur certains objectifs stratégiques.
Le réseau intelligent n’est pas nouveau, mais il évolue constamment au rythme des nouvelles technologies et des nouveaux comportements (des consommateurs et des compagnies d’électricité) qui ne cessent d’émerger.
Messages clés
- Les technologies auxquelles fait appel le réseau intelligent comprennent généralement un capteur à distance qui est placé sur le réseau électrique pour communiquer de l’information à la compagnie d’électricité, qui peut par le fait même prendre des mesures en conséquence.
- L’acquisition et le renforcement des capacités du réseau intelligent amélioreront l’état et l’efficacité du réseau électrique.
- Grâce à la technologie et aux données du réseau intelligent, les compagnies d’électricité deviennent plus efficaces en matière d’approvisionnement en électricité, de stockage d’énergie, de gestion des coûts et de la demande de pointe ainsi que d’intégration de la production d’énergie renouvelable à grande échelle et d’injection dans le réseau de l’électricité produite par les consommateurs. De plus, ces entreprises comprennent mieux comment les administrations publiques travaillent ensemble.
- Le recours au réseau intelligent pour gérer les ressources énergétiques distribuées contribue à améliorer les indices de fiabilité SAIDI (durée moyenne des interruptions touchant le réseau) et SAIFI (fréquence moyenne des interruptions touchant le réseau). Il est possible d’optimiser cette utilisation en fonction des contraintes du réseau.
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