11 décembre 2023 / Par Current Affairs

Bilan de l’année avec Francis Bradley

Après le symposium Dynamiser les partenariats et la réunion du conseil d’administration qui ont eu lieu en novembre, Électricité Canada s’installe en décembre, réfléchit à une année incroyable et se prépare à ce qui se profile à l’horizon! Affaires courantes s’est entretenu avec le président-directeur général, Francis Bradley, pour une récapitulation de 2023.

Bonjour Francis, merci de vous joindre à nous. Cette année a déjà été marquante, en commençant par les investissements du budget fédéral dans l’électrification et en terminant par le projet de Règlement sur l’énergie propre. Qu’est-ce qui vous a le plus enthousiasmé?

Je pense que, de mon point de vue, c’est le budget fédéral et ses investissements qui sont en tête de liste. C’est la première fois que le gouvernement du Canada apporte un soutien réel et substantiel aux investissements dans l’électricité propre. C’est absolument historique! Depuis de nombreuses années, nous affirmons que la décarbonisation par l’électrification est un bien public. Il s’agit d’une priorité nationale et d’une expansion du système électrique pour concrétiser cette aspiration pancanadienne. Comme il s’agit d’un bien public, les coûts supplémentaires de la réduction des gaz à effet de serre à laquelle nous aspirons devraient être assumés par la société dans son ensemble, et pas seulement par les consommateurs d’électricité, car le secteur de l’électricité est censé décarboniser le reste de l’économie. Par conséquent, nous devons voir comment nous finançons ce dossier, afin de le financer correctement.

Un dollar sur huit dans le budget est destiné à des investissements dans l’électricité propre. C’est une excellente nouvelle. Cela ne va pas tout régler d’un coup, mais c’est un début. C’est un premier pas très important qui montre la volonté du gouvernement fédéral de joindre le geste à la parole, pour reprendre les mots du ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault, le soir du budget.

Nous venons d’organiser l’un de nos plus grands événements de l’année, Dynamiser les partenariats, dont le thème a été « L’avenir de… » et qui a porté sur le Nord, la technologie, l’intelligence artificielle, le transport, l’électricité et l’avenir des gens. Selon vous, à quoi ressemble l’avenir d’Électricité Canada en tant qu’organisme?

En tant qu’association, nous sommes le noyau du secteur de l’électricité depuis plus de 132 ans. Je suis ici depuis 37 ans. Ce que j’ai constaté au cours de mon mandat, c’est que nous avons réussi en tant qu’organisme parce que nous sommes capables de nous réinventer sans cesse et comme l’industrie que nous représentons, nous sommes sommes assez agiles pour le faire.

Lorsque j’ai commencé à travailler à Électricité Canada, ou devrais-je dire lorsque j’ai commencé à travailler ici avant que nous changions deux fois de nom, lorsque nous étions l’Association canadienne de l’électricité, notre principal objectif était opérationnel : il s’agissait d’échanger des renseignements techniques et de faire de la recherche d’ordre technique. Nous avons évolué et nous avons changé en fonction de ce que l’industrie attend d’une association nationale. Nous sommes ainsi devenus une organisation de défense des intérêts. Depuis notre dernier plan stratégique, nous nous concentrons de plus en plus sur l’avenir, sur les questions émergentes et sur les changements politiques, législatifs et réglementaires qu’il nécessitera.

Je pense que Dynamiser les partenariats était un excellent exemple de cette orientation vers l’avenir. C’était le point culminant des changements que nous avons apportés à l’association au cours des dernières années pour nous assurer que nous étions clairement tournés vers l’avenir.

Quels seront les principaux défis et possibilités du secteur de l’électricité en 2024?

Il s’agira avant tout de fiabilité, d’abordabilité et de décarbonisation. Certes, dans l’année qui vient, mais pas uniquement. En fait, il s’agira toujours de fiabilité, d’abordabilité et de décarbonisation jusqu’en 2050 – et d’équilibrer ces trois éléments. Nous devons déterminer de quelles politiques nous avons besoin pour concrétiser nos aspirations à réaliser une économie de carboneutralité en 2050.

En 2024, la prochaine étape consistera donc à déterminer comment construire de bons projets et comment les construire plus rapidement.

Nous devons également simplifier le processus d’approbation et nous débarrasser des processus qui se chevauchent, ainsi que des doubles emplois entre les différents ordres de gouvernement.

En outre, pour réaliser tout cela, nous aurons besoin de personnes pour mener à bien la transition énergétique. Malheureusement, rien n’indique qu’en 2024, nous aurons soudainement une solution à la pénurie de compétences et de personnel. Beaucoup cherchent à résoudre ce problème, y compris nos membres et nos partenaires de Ressources humaines, industrie électrique du Canada.

Une autre chose qui me préoccupe, les chaînes d’approvisionnement. Les délais pour les équipements essentiels s’allongent en fait – j’ai entendu dire par plusieurs de nos membres que ces délais ne diminuent pas. Il y a aussi la concurrence d’autres secteurs qui ont des besoins très similaires et qui sont également en croissance, comme les transports et les télécommunications. Et il y a la concurrence des États-Unis à cause de leur loi sur la réduction de l’inflation.

En 2024, ces défis constitueront une priorité absolue pour nous. Mais ce sont aussi des occasions à saisir. En fait, je pense qu’il y a d’énormes possibilités lorsque nous parlons de construire un avenir plus propre, plus brillant et meilleur.

Nous avons la possibilité de créer et de mettre en œuvre des technologies et des solutions qui vont améliorer la vie grâce à une économie plus propre, à plus de confort et à plus de commodité pour les clients. Nous avons également la possibilité de le faire de manière équitable et d’utiliser la croissance massive que nous allons observer dans le secteur de l’électricité comme moyen de réconciliation avec les peuples autochtones, car notre secteur les accueille de plus en plus comme des partenaires.

Passons à autre chose. Vous en êtes presque au 90e épisode de Flux Capacitor. Qui serait l’invité de vos rêves lorsque vous atteindrez les 100 épisodes et pourquoi ?

Si je pouvais utiliser ma machine à remonter le temps de Flux Capacitor, je retournerais en 1891 et je ferais venir J.J. Wright, le fondateur de cet organisme. Je l’installerais dans la DeLorean et je l’emmènerais dans le futur pour qu’il regarde autour de lui et je soupçonne que sa première réaction serait d’être stupéfait par tout ce qui s’est passé et de voir à quel point la société est différente en raison de l’électrification. D’un autre côté, il serait peut-être déçu de passer de 1891 à 2023, de regarder autour de lui et de se demander où est la voiture volante.

Si je devais choisir une personne vivante... j’inviterais Bill Gates à participer au balado. Il serait absolument fascinant de parler de lui, en raison de tout ce qu’il a fait au long de sa carrière et des grandes répercussions des nombreuses technologies qu’il a mises en place. J’aimerais approfondir avec lui le livre qu’il a écrit il y a quelques années, How to Avoid a Climate Disaster (Comment éviter une catastrophe climatique).

C’était une lecture fascinante, et bien que cela traitait d’une catastrophe climatique imminente, c’était très optimiste. Je ne sais pas si quelqu’un a un ami qui connaît Bill Gates, mais voilà.

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