Redémarrage à froid

Après une panne d’électricité majeure, la procédure de redémarrage à froid limite la durée des interruptions de courant pour les Canadiens en fournissant rapidement une source d’énergie qui permet de rétablir les opérations du réseau électrique.

Aperçu

D’ordinaire, lorsqu’une panne survient, l’exploitant d’une centrale électrique peut toujours compter sur le réseau pour maintenir le fonctionnement de ses systèmes internes (éclairage, systèmes de données, télécommunications et autres équipements auxiliaires) pour démarrer un groupe turbo-alternateur et le maintenir en marche. Cependant, en cas de panne généralisée causée par une défaillance d’équipement ou une catastrophe naturelle, le réseau électrique pourrait être complètement hors service et ne pas être en mesure de fournir de l’électricité. Les centrales touchées doivent alors démarrer un groupe turbo-alternateur hors tension sans avoir la possibilité de recourir à l’énergie externe fournie par le réseau. C’est ce qu’on appelle le « redémarrage à froid ».

On procède à un redémarrage à froid en recourant à des centrales ou à des groupes turbo-alternateurs capables de fournir l’énergie nécessaire au rétablissement du réseau électrique, c’est-à-dire pouvant produire la quantité minimale d’énergie électrique nécessaire pour amorcer le réseau (y compris d’autres centrales et le réseau de transport et de distribution). Idéalement, il faut un minimum de temps, de combustible et d’équipement pour procéder à un redémarrage à froid. Ces besoins ont préparé le terrain pour plusieurs technologies de production d’électricité : groupes électrogènes diesel, groupes de production hydroélectrique, turbines à combustion, systèmes à cycle combiné, sources d’énergie renouvelables à échelle industrielle, etc.

Études de cas

    • En octobre 1987, il a fallu effectuer un redémarrage à froid dans la région du Sussex, en Angleterre, après le passage d’un puissant ouragan. Les dommages causés par cette tempête avaient laissé le Kent et le Sussex déconnectés du réseau national. Toutefois, grâce à la procédure de redémarrage à froid prévue dans les plans d’urgence, la plupart des habitants ont à peine remarqué la panne. La centrale électrique de Kingsnorth a rétabli le courant dans la région et fonctionné de façon autonome, tout en demeurant coupée du reste du réseau, jusqu’à ce que des réparations permettent son raccordement.
    • Le 14 août 2003, Toronto a connu une panne de courant qui a incité tous les conseils régionaux sur la fiabilité à réévaluer leurs procédures et plans afin de s’assurer que leur région disposait d’une capacité suffisante de redémarrage à froid et de rétablissement.

Le saviez-vous?

    • Pour assurer le maintien de la fiabilité pendant une procédure de rétablissement reposant sur le redémarrage à froid, les exploitants des centrales électriques d’Amérique du Nord se conforment aux normes établies par des organismes de réglementation comme la North American Electric Reliability Corporation (NERC – EOP-005-3, 006-3 et 009-3) et la Federal Energy Regulatory Commission (FERC).
    • Depuis 2019, la National Grid, au Royaume-Uni, a investi dans plusieurs essais et projets pilotes visant à renforcer les capacités de production à partir de sources renouvelables afin de créer un processus de redémarrage à froid. Une initiative similaire fait l’objet de discussions en Allemagne.