Il est temps d’obtenir un oui

Dans son sixième rapport annuel sur l’état de l’industrie canadienne de l’électricité, Électricité Canada se penche sur les entraves à la construction d’un réseau électrique plus propre, plus vaste et plus fiable.

Selon un nouveau rapport d’Électricité Canada, nous risquons de ne pas atteindre la carboneutralité d’ici le milieu du siècle. Cet objectif national est en jeu si la construction d’un réseau électrique plus vaste, plus propre et plus fiable n’accélère pas. En fait, dans certains cas, elle a complètement cessé.

Obtenir un oui, le sixième rapport annuel d’Électricité Canada sur l’état de l’industrie canadienne de l’électricité, porte sur les grands défis réglementaires qui entravent la construction et propose des manières de les relever.

L’an dernier, le gouvernement fédéral a promis qu’un dollar sur huit nouveaux dollars dépensés serait consacré aux projets d’énergie propre. Depuis la Seconde Guerre mondiale, on n’avait pas vu d’engagement de cette envergure. Malgré cela, les projets sont retardés, stagnent à l’étape de l’approbation ou sont mis en sursis. Pensons aux projets d’énergies renouvelables interrompus pour six mois en Alberta. D’autres projets ont été arrêtés pour une durée indéterminée, comme celui de la Boucle atlantique dans les Maritimes, qui a cessé jusqu’à nouvel ordre. Le rapport de l’Institut climatique RBC de cette année prévoit une croissance colossale de l’électricité, surtout avec l’expansion du marché des véhicules électriques et du chauffage électrique domestique. Or, le mot de l’année que l’Institut a choisi pour le secteur de l’électricité en 2024 est moratoire.

Parmi les solutions proposées dans le rapport d’Électricité Canada, mentionnons :

  • Mettre en œuvre le régime « un projet, une évaluation » promis dans le budget de l’an dernier
  • Élargir les crédits d’impôt à l’investissement pour englober les infrastructures de transport et de distribution d’électricité
  • Modifier la loi fédérale sur l’évaluation d’impact pour que ce soient les éventuels impacts majeurs d’un projet dans des domaines de ressort fédéral qui « déclenchent » son évaluation, et non sa taille
  • Concrétiser la stratégie d’électricité propre qui a été annoncée

Conclusion : tous les ordres de gouvernement — fédéral, provinciaux et territoriaux — et les organismes de réglementation devront se concerter beaucoup plus pour faire avancer les choses.

CITATION

« Les retards chroniques des projets électriques ne sont pas un problème de financement. Ils ne sont pas un problème de technologie. Ils ne sont même pas un problème de principe. Le problème, ce sont les gens. Un ordre de gouvernement oriente, un autre réagit et de multiples organismes de réglementation interprètent à leur manière ce qui peut se faire ou non. Résultat? Rien n’avance. Pourtant, il y a bien des façons d’avancer. Il suffit de les visualiser et d’avoir suffisamment de volonté politique pour les concrétiser. »

- Francis Bradley, président-directeur général, Électricité Canada